Le dollar US sur le même chemin que l’URSS ?

Publié le par CAP 21 Auvergne

(aujourd'hui nouveau record : 1 euro = 1,59 dollar)



L’occident tout entier a changé de visage lorsque le bloc communiste s’est fissuré en 1989 avant d’imploser en 1992. L’empire états-uniens est resté la seule superpuissance. Voilà presque 20 ans qu’ils n’ont plus d’adversaire économique ou politique.
La construction européenne pourrait être une alternative politique aux USA. Mais depuis le projet de constitution avorté, elle paraît pétrifiée, au moment même où le monde change à toute vitesse.

Certes, il y a aussi le terrorisme, la guerre contre Al Qaïda et l’islamisme. Mais ceci ne constitue pas une rivalité économique pour les américains. Les régles mondiales sont celles des anglo-saxons. Aucune force n’est venu contrebalancer l’idéologie llibérale. Les attentats ne remettent pas en cause l’ordre américain… bien au contraire : ils légitiment ses interventions en Irak et ailleurs.

De fait, les deux dernières décennies sont marquées par la mondialisation accélérée des échanges et par l’essor de la finance. Le poids de l’économie réelle a été progressivement enseveli par la croissance exponentielle des flux financiers. Les bourses en sont le théâtre et le révélateur. On s’exclamait lorsque la bourse de Paris franchit en 1987 le cap du milliard de francs de volumes échangés. Aujourd’hui, 5 milliards d’euros (32 milliards de francs) c’est une séance de routine à Paris… 3.200% en 20 ans… pas une activité ne croît aussi vite que la Bourse.

Aujourd’hui, des entreprises en bonne santé licencient, celles qui vont fermer peuvent construire des bâtiments neufs, les rumeurs ou les spéculations font plus varier les cours d’une action ou d’une monnaie que les résultats provenant de l’économie réelle… Comme l’indique l’axiome de JM KEYNES  « pour gagner en bourse, il ne faut pas investir sur l'entreprise potentiellement la plus rentable, mais sur l'entreprise dont tout le monde pense qu'elle est potentiellement la plus rentable ».
Sur fond d’accélération planétaire, les bulles se succèdent, de plus en plus amples et rapprochées : « krach américain de 1987 ». Dix ans plus tard, krach des jeunes économies de l’Asie du Sud-Est en surchauffe (1997).  Quatre ans après, krach d’internet qui s’étale de 2000 à 2003. Et depuis août 2007, crise des « subprimes » américaines. Avec cette fois, en corrollaire, la glissade inquiétante et peut-être incontrôlable du dollar, exactement à l’inverse des matières premières…

Comment lire tous ces évènements ?

Peut-être en regardant ce qui se passe ailleurs. L’article d’Eric Le Boucher dans Le Monde du dimanche 16 mars 2008, m’a frappé : « les économies en développement pèsent 50% du PIB mondial. La moitié de la production mondiale de porc est avalée par la Chine, de même pour le ciment, un tiers pour l’acier.  Sa consommation de de pétrole va tripler d’ici 2030 »...




Les choses s’éclaircissent :

- le géant chinois s’est réveillé, il a un appétit d’ogre. L’Inde et les autres pays émergés équivalent à deux ou trois autres ogres
- il n’y aura pas assez d’énergie, d’air, d’eau pour tous si nous l’utilisons comme aujourd’hui
- la pression sur les ressources naturelles va devenir le problème central des économies et des populations
- continuer avec le modèle actuel et sans gouvernance environnementale mondiale coûtera plus cher que les deux guerres mondiales et le krach de 1929 réunis, selon Nicholas Stern !

Dans cette perspective vertigineuse, on voit mal pourquoi la suprématie du dollar perdurerait. Les économies vont muter. Dans vingt ans, le dollar-étalon sera aussi loin de nous que l'est l’URSS aujourd’hui. Nous aurons tourné une, voire plusieurs pages d’histoire.

Publié dans Dossier thématique

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B
Un peu la même idée dans ce long article bien documenté :http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1933
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