Quand le "discernement" sera tendance, notre démocratie reprendra de la vigueur

Publié le par CAP 21 Auvergne


Un an après l'élection présidentielle, l'UMP est en guerre civile. La campagne de Nicolas SARKOZY a vidé les caisses du parti chiraquien et laissé une ardoise de deux millions d'euros. Les électeurs ont banni 50 députés UMP, 30 maires de grandes villes et une dizaine de départements UMP... et l'abstention n'a jamais été aussi forte à droite qu'aux dernière élections communales et cantonales.
De son côté le PS récolte les fruits des déçus de SARKO sans rien faire. Il n'a pas bougé, ou si peu, qu'il semble poursuivre sa lente décomposition tout en empochant la mise, un comble!

Les quelques réussites ou avancées sont souvent mal acquises et l'on voit les syndicats revenir sur des réformes réputées en vigueur
(service minimum, régimes spéciaux, durée de cotisation à 41 ans...) De plus ces avancées ne sont ni à la hauteur des promesses (je ne vous mentirai pas, je ne vous trahirai pas, je ne vous décevrai pas...) mais surtout, surtout, les résultats restent très loin des défis de notre décennie : raréfaction des ressources, explosion de la dette publique, réchauffement et immigration climatiques...

Si Nicolas SARKOZY sait faire de belles campagnes électorales, il semble qu'il ne sache pas gouverner. Il n'a pas de cap et son avis ne fait pas autorité dans son équipe. Ses officiers se contredisent (c'est une "armée mexicaine" comme l'a dit le ministre et maire UMP de Nice, Christian ESTROSI) Les matelots ne pensent qu'à sauver leur peau, au prix d'alliances impossibles s'il le faut. Et tandis que le bateau fonce sur les rochers, le capitaine intervient en direct sur 5 chaînes publiques pour rassurer les passagers... Quand on est à la télé on n'est pas à la barre.



Ce qui m'étonne le plus finalement n'est pas la déconfiture du président et de la droite, que je ne souhaitais pas mais que j'attendais. Ce n'est pas non plus la mise rafflée par une gauche paresseuse au prix d'un affaiblissement de la démocratie.
Ce qui me surprend, c'est notre capacité à nous, concitoyens français, à élire les plus bonnimenteurs. A croire les publicitaires. Comme s'il suffisait qu'un ânerie passe à la télé ou dans les journaux pour qu'on la croit vraie.
Nous sommes dans un pays de libertés, notre république a plus de deux siècles, nous avons une certaine pratique des campagnes et des promesses électorales... alors comment se fait-il que nous ne sachions toujours pas discerner les défauts et les mensonges d'un personnage qui présente bien et qui parle bien?


Plusieurs pistes d'explications (Rayez les mentions inutiles)

- Les médias ne contribuent nullement à exercer ce discernement. Au contraire. Ils recherchent souvent le sensationnel. L'homme de cirque passe toujours avant l'homme d'état. La mission journalistique de discernement est baffouée.
- Un grand nombre d'intérêts communs rapprochent pouvoirs médiatiques, financiers et politiques entraînant parfois des distorsions importantes dans le paysage audiovisuel français. Une loi sur la séparation des pouvoirs et l'équité médiatique est proposée par Corinne LEPAGE, François BAYROU et d'autres.
- Le discernement n'est pas "tendance". Si comme les i-pod, le blogs et maintenant l'écologie, le discernement devenait une cause publique, il est probable pour ne pas dire certain que nous aurions d'autres élus aux commandes. Des élus qui gouvernent vraiment.



Publié dans Billet

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