"Démocratie d'opinion", piège à c... ?
Parmi les propositions de CAP 21 pour rénover notre système démocratique, il y a le recours fréquent au référendum. Le référendum, c'est de la « démocratie directe », à ne pas confondre avec la « démocratie d'opinion » dont on entend parler de plus en plus. Mais qu'est ce que c'est que la « démocratie d'opinion »? En gros, des sondeurs prennent le pouls d’un échantillon en lui posant des questions, on suppose que les réponses constituent le choix ou le souhait des français… Les médias prennent le relais pour annoncer aux français commennt ils pensent. Etonnant !
Bon, nous serions malhonnêtes de convoquer les sondages qui nous arrangent et de congédier ceux qui nous desservent...
Mais un instant d'attention : combien de français auraient dit OUI au TGV dans les années 70? OUI au Nucléaire dans les années 1950? NON à l'occupation en 1939?
Doit-on considérer que les votants ne se trompent jamais ? Qu’ils n’aient jamais le sentiment de s’être trompé de choix ? Sur les sondages, peut-on garantir la « neutralité » des questions posées, l'indépendance des médias qui relaient l'information ou la valeur du résultat ?
Si les sondages expriment des choses, ils n'apportent en aucun cas un programme ou des décisions prêtes à l'emploi. Et dans l'isoloir, les choses ne sont pas segmentées en 10 sujets de préoccupation principale : n°1 emploi, n°2 justice etc... Non, dans l'isoloir, nous sommes face à des noms propres affublés de prénoms. Ces "prénoms-noms" font naître en nous des images qu'on ne contrôle pas, des sentiments d'attirance ou d'aversion qu'on ne maîtrise pas. Nous ne sommes pas des machines à décortiquer les programmes, à objectiver leur recevabilité selon 10 critères prétendument principaux. Nous sommes fondamentalement subjectifs. Ce serait bien plus intéressant de travailler sur cet aspect pour pousser notre Corinne : nous gagnerons beaucoup plus de voix si nous arrivons à faire naître une image lorsqu'on met les gens face aux "noms-prénoms" de notre candidate.
Autrement dit, pour faire un bon score, il est tout aussi légitime et sans doute plus stratégique d'accroître la notoriété de Corinne LEPAGE que d'ausculter les sondages comme d'autres lisent dans les tripes de poulet ou le marc de café...
Travailler sur le subjectif des gens, parvenir à ce qu'ils associent aux mots "Corinne LEPAGE" le bon visage, il y a déjà de quoi faire... Si nous arrivons à accomplir cette prouesse, j'ai entièrement confiance dans notre présidente : l'image qu'elle fait naître est largement positive chez les personnes normalement constituées pour garantir un score plus qu’honorable.