Présidentielle : la visite de Corinne LEPAGE à Clermont-Ferrand vue par LA MONTAGNE

	Edition de Clermont-Ferrand Vendredi 29 Septembre 2006
« Au-delà du libéralisme et du socialisme » Corinne Lepage rêve-t-elle ? La candidate écologiste, fondatrice en 1998 de CAP 21 (Citoyenneté Action Participation pour le 21e siècle), entend être « au-delà de la droite et de la gauche ». A telle enseigne que l'ancienne ministre de l'Environnement du gouvernement Juppé (1995) ne sait pas pour qui elle appellera à voter au second tour des élections présidentielles. « Je n'ai pas d'a priori. Ce qui me paraît essentiel aujourd'hui, c'est d'organiser l'économie et la société pour que nous puissions répondre aux grands défis du XXIe siècle ». Corinne Lepage avait un emploi du temps chargé, hier, entre Clermont et Riom. A Clermont, Déjeuner avec ses adhérents régionaux, rencontre avec des élus UDF, radicaux, Verts ; entretien à Riom avec des entrepreneurs puis débat sur le « réchauffement climatique » dans un « café citoyen ». On aura évidemment compris que cette avocate spécialisée dans le droit de l'environnement, rendue célèbre par son implication professionnelle dans l'affaire de l'Amoco Cadiz en 78, est en campagne électorale. « La constitution de mon mouvement ressemble à ce qu'était le socialisme en 1840 où l'on découvrait la question sociale. Aujourd'hui, on découvre la question planétaire : le réchauffement climatique, la pollution chimique massive et l'extinction des espèces animales ». Corinne Lepage pense qu'une « plate-forme commune » est envisageable entre écologistes de bonne volonté, n'en déplaise à Dominique Voynet qui situe l'écologie à gauche. L'écologie selon Lepage est « au-delà du libéralisme et du socialisme », estime la candidate de Cap 21. A l'en croire, les questions environnementales et sanitaires « aggravent les inégalités, la pauvreté et renforce la violence. A cet égard, la délinquance des banlieues est, en partie, la conséquence de l'immigration, elle-même engendrée par les difficultés de l'Afrique dont l'Occident a pillé les richesses ». Reconstruire une économie, réaffirmer la « laïcité à la française » et défendre « la démocratie de la République », tels sont les trois volets de son programme qu'elle présentera prochainement à Paris.

	Edition de Clermont-Ferrand Vendredi 29 Septembre 2006
«L'incinérateur est dépassé» « Femme libre » comme elle se qualifie et n'hésitant pas à accabler tacitement Jacques Chirac en parlant de « République bananière », Corinne Lepage le dit tout net à propos de l'incinérateur clermontois : « C'est une solution dépassée et coûteuse pour le contribuable ». Selon la candidate de Cap 21, « il y a de fortes présomptions sur des conséquences d'ordre sanitaire liées à l'incinération concernant les dioxines et les métaux lourds ». Quant à la protection de la norme européenne datant de 1989, elle est illusoire : « Le vrai problème, c'est de savoir ce qu'il y a dans les graisses, dans les oeufs, dans les végétaux que vous allez consommer et qui sont produits à proximité de l'incinérateur ». ABERRATION En outre, dans une économie de pénurie, « c'est une aberration que de brûler ce qui peut être réutiliser, que ce soit la matière organique à partir de laquelle on peut faire du compost et du bio-gaz, que ce soit les métaux dont les cours ne cessent de grimper, que ce soit les plastics dont on peut tirer du fioul ».